L'ubuntu
« Il ne pourra y avoir de véritable éthique globale aussi longtemps que les non-Africains ne prendront pas au sérieux le riche héritage ancestral de l’Afrique noire en matière d’éthique. Il s’agit là d’une exigence fondamentale, non seulement pour être complet d’un simple point de vue géographique, mais, plus essentiellement encore, pour atteindre la profondeur éthique nécessaire » (Prozesky 2009). Tels sont les mots de Martin Prozesky dans son chapitre d’introduction à l’anthologie African Ethics (Murove 2009). Depuis de nombreuses années, l’éthique africaine est marginalisée dans le discours éthique dominant. Certains chercheurs occidentaux ont été jusqu’à nier l’existence de l’éthique en Afrique, tandis que d’autres interprètent systématiquement toute discussion sur l’éthique de l’Ubuntu comme une manière pour les Africains d’imposer leurs agendas cachés face aux valeurs ou aux philosophies héritées du monde occidental.