Dans un contexte où la région de l’Extrême Nord du Cameroun, située dans une zone sahélienne, est en proie aux crises écologiques de toutes sortes, il est utile de prendre en compte et de revaloriser les savoirs locaux constituant, d’ores et déjà, des stratégies d’adaptation aux phénomènes induits par les Changements Climatiques (CC), dans le but de dynamiser la production agro-sylvo- pastorale. A cet effet, depuis quelques années, des travaux de recherche sont initiés par les chercheurs, les étudiants et même les praticiens de terrain afin d’identifier les stratégies d’adaptation des populations aux mutations que connait leur environnement. Cette étude vise à montrer l’action des Organisations Paysannes (OP) et des Groupements d’Initiatives Commune (GIC) en matière de vulgarisation des savoirs locaux agricoles utiles afin de renforcer la résilience des agriculteurs au CC et par ailleurs assurer la sécurité alimentaire.
La méthodologie que nous avons adoptée pour atteindre nos résultats a consisté d’abord à la collecte des données (par des entretiens, questionnaires, observation, etc.) auprès des populations de la zone d’étude, ensuite à leur traitement et analyse et enfin la rédaction de cet article. Ainsi, quelques techniques novatrices en matière d’adaptation aux CC, issues de savoir faire traditionnel et local, ont été identifiées. Il s’agit entre autres : du réaménagement du calendrier agricole, de l’usage de la fumure organique, la jachère, la culture itinérante sur brûlis, etc. Les moyens de diffusion utilisés sont les radios communautaires, les causeries d’information et de sensibilisation, la pratique des Champs Ecoles Paysans (CEP), les comices agropastoraux, etc. Cependant, on n’observe pas une bonne exploitation des travaux issus des instituts de recherche d’où la nécessité de pouvoir opter pour une politique d’appropriation des résultats de recherche par ces associations.