Météorologie traditionnelle et activités rurales chez les Mandja de Sibut, République Centrafricaine/Traditional Meteorology and rural activities by the Mandja of Sibut, Central African Republic
Les communautés rurales ont un savoir traditionnel qui leur permet d’adapter les activités agricoles aux différentes variations saisonnières. Le fondement de cette connaissance réside dans le vécu quotidien observable dans la position des astres dans le ciel, l’aspect des nuages, la désignation des mois dans les termes vernaculaires, l’attention accordée aux chants de certains oiseaux, à certaines plantes et à leur couleur. Les communautés ciblées ont un calendrier traditionnel se rapportant aux faits climatiques. Ces connaissances tendent à disparaître à cause de l’évolution des mentalités que provoquent la scolarisation et la religion. Les pertes culturelles qui en résultent constituent un manque à gagner pour les générations futures en matière de stratégies d’adaptation aux changements climatiques que nous subissons aujourd’hui. L’étude vise à analyser l’importance des savoirs locaux et aide à comprendre comment les Mandja de Sibut arrivent à organiser leurs activités selon la variation saisonnière. La méthode ethnographique a été utilisée dans la réalisation de ce travail. Elle a été basée sur une enquête menée auprès de 315 personnes. Il en découle que 98% des personnes interrogées admettent que c’est la météorologie traditionnelle qui leur permet de connaître l’évolution du temps. Les nouvelles techniques pour connaître le temps qu’il fera n’existent pas dans les villages. Les connaissances locales les orientent dans l’organisation de leurs activités. Pour 98% des Mandja au village Gbambéa, le ciel est le domaine des ancêtres et des dieux. Ils communiquent avec les êtres vivant sur terre à travers les pluies, les vents, les foudres et les tourbillons. Leur fréquence symbolise la colère ou la bénédiction des dieux et des ancêtres. Ces valeurs culturelles témoignent des perceptions traditionnelles des variations climatiques. Au regard des changements vécus aujourd’hui, il convient d’y établir un parallélisme en vue de les maîtriser dans une perspective d’innovations scientifiques.
Rural communities have a traditional knowledge that allows them to adapt different agricultural activities with seasonal variations. The basis of this knowledge lies in the daily observation of sky aspects (sun, clouds, position of stars), the attention given to some birds sings, flowering and colour of some plants. The communities studied have a primitive calendar, related to climate facts, with the designation of months in local terms. That knowledge tends to disappear because of changing attitudes due to schooling and religion. Cultural losses resulting of shortfall of traditional habits will disadvantage future generations in terms of adaptation strategies faced with climate change.
The study aims to analyze the importance of local knowledge and helps to understand how Mandja of Sibut organize their activities according to seasonal variation. The ethnographic method was used in the realization of this work. It is based on a survey of 315 persons. The result of the survey indicates that 98% of respondents said that it is the traditional meteorology that allows them to know the coming weather. New weather techniques don’t exist in the villages. Only the local knowledge guides them in organizing their activities. For 98% of Mandja in the village Gbambéa, sky is the domain of ancestors and gods. These ones communicate with the living people through rain, wind, lightning and whirlwinds. Frequency of these phenomena symbolizes anger or blessing of the gods and ancestors. These cultural values reflect the traditional perceptions of climate variations. In the context of actual climatic changes it’s interesting to establish a parallelism between traditionalism and scientific innovations.